Espèces exotiques envahissantes
Fleurs de la berce du Caucase (Source: The Northern View)
Une espèce exotique envahissante (EEE) est un végétal, un animal ou un micro-organisme (virus, bactérie ou champignon) qui est introduit hors de son aire de répartition naturelle. Son établissement ou sa propagation peuvent constituer une menace pour l’environnement, l’économie ou la société1.
La plupart du temps, ce sont les activités humaines qui sont responsables de l’introduction d’une espèce exotique envahissante.
1 Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), 2018
La Convention sur la diversité biologique considère les plantes exotiques envahissantes (EEE) comme l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité. Une fois installées, elles sont très difficiles à éliminer et coûteuses à contrôler. Très résilientes, leur éradication est longue et complexe. On ne peut pas simplement les arracher et les composter. Leur principale méthode de reproduction passe par les rhizomes : des racines souterraines capables de produire de nouveaux plants. Comme cette propagation se fait sous terre, l’élimination devient encore plus difficile.
Quelles sont les responsabilités des citoyens à l’égard des EEE?
En vertu du règlement municipal sur les espèces végétales exotiques nuisibles, le citoyen doit obligatoirement:
- déclarer la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) à la municipalité si observée;
- l’éradiquer pour éviter sa propagation.
D’autres plantes exotiques envahissantes (EEE) ne sont pas encore visées par un règlement, mais doivent aussi être surveillées de près. Une action rapide est recommandée dès leur détection.
- Pour intervenir en bande riveraine, un certificat gratuit est requis.
- Les méthodes sans pesticide sont à privilégier.
- Ailleurs, il suffit d’avertir la municipalité.
Quelques EEE à connaitre
- Berce du Caucase
Identification : Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) est une herbacée géante : ses feuilles peuvent atteindre 3 m, sa tige principale fait minimum 2 m, et peut atteindre le 5 m. Son ombrelle de fleurs peut produire jusqu’à 20 000 graines et ses feuilles dentelées sont caractéristiques de la berce.
Contrôle : La MRC de Memphrémagog conseille pour son éradication de tout d’abord se protéger. La sève, étant dangereuse au contact, nécessite de couvrir toute surface du corps de tissus imperméable ou jetable. Si la sève entre en contact, garder les zones affectées hors de la lumière, et laver avec de l’eau savonneuse le plus rapidement possible pour éviter les blessures qui peuvent être graves. Retirer la plante avant la floraison, ou couper les fleurs dès leur apparition est important. Pour l’éradication officielle, il faut déterrer le plan en sectionnant les racines à trente (30) centimètres sous le niveau du sol.
- Renouée du Japon
Identification : La renouée du Japon (Reynoutria japonica) a des pousses qui ont l’air à des asperges avec des veines et des picots rouge écarlate. Leurs tiges sont épaisses et creuses similairement au bambou une fois matures. À chaque nœud, il y a une feuille ovale pointu et une petite tige fleurie en août. Les fleurs sont organisées en grappe vers le haut, et un l’air de petites gouttes d’eau blanches.
Photo crédit: Onyx Léveillé
Contrôle : Il faut retirer 100% des tiges et racines. La zone que prend la colonie doit être recouverte d’une bâche pour étouffer la colonie au long terme. Malgré la bâche, il est important de retourner voir sous la bâche pour enlever les nouveaux plants qui auraient poussés.
- Pétasite du Japon
Identification : La pétasite du Japon (Petasites japonicus) est composée de géantes feuilles en forme de rein avec des grosse nervures plus rigides. La feuille peut faire jusqu’à 1 m.
Photo crédit: Onyx Léveillé
Contrôle : Parce qu’elle se répand à travers ses rhizomes, il faut venir défricher la colonie pour retirer le plus possible de la plante. La zone affectée est ensuite recouverte d’une bâche, et les nouveaux individus doivent être arracher, avec leur système racinaire.
- Nerpruns cathartique et bourdaine
Identification : Les nerpruns, plus précisément, les nerprun bourdaine et nerprun cathartique (Rhamnus frangula et Rhamnus cathartica) sont très similaires. ils forment jusqu’à 2 000 fruits qui passent de vert, à jaune, à rouge pour finir à noir. Ils ont des feuilles lustrées elliptiques. Le buisson peut faire quelques mètres de haut et de large.
Contrôle : Le buisson de nerprun doit être déterrer au complet. Heureusement, le contrôle s’arrête là.
- Roseau commun (Phragmites)
Identification : Le roseau commun (Phragmites australis spp. australis) est composé d’une longue tige mince pouvant aller à 5 m. Une fois mature, la tige fini avec un large plumeau beige de fleurs ressemblant à des amas de poils. Composé de feuilles longues, cette plante est très effilée.
Photo crédit: Onyx Léveillé
Contrôle: Toutes les parties de la plante doivent être retirées et la zone déterrée doit être ensuite recouvert d’une bâche opaque pour bloquer la lumière. Revenir régulièrement arracher les phragmites qui repoussent et garder la bâche tant que des phragmites repoussent.
- Myriophylle à épis
Identification : Le myriophylle à épis (Myriophyllum spicatum) a des tiges minces, orangées avec des feuilles ressemblant à des plumes arrangées en croix. Les tiges peuvent mesurer six 6 m de long.
Contrôle: Retirer le plus possible du plant sans le fragmenter en petits morceaux qui pourraient s’échaper et se répandre. Le système racinaire de la myriophylle à épis doit être retiré du sol aussi.
- Moules zébrée et quagga
Identification : La moule zébrée (Dreissena polymorpha) et la moule quagga (Dreissena bugensis) ont une coquille en forme de » D « . La coquille peut atteindre 4 cm de long. La moule zébrée a des nervures blanches en zigzag, et la moule quagga a des nervures crèmes.
Contrôle : Si observées, il faut les gratter pour être capable des retirer. Elles peuvent être jetées à la poubelle pour que la pluie ou les animaux ne les réintroduisent pas dans un cours d’eau.
- Vivipares chinoise et géorgienne
Identification : La vivipare chinoise (Cipangopaludina chinensis) et la vivipare géorgienne (Viviparus georgianus) peuvent atteindre 7 cm de diamètreet elle peut être verdâtre, brun ou rougeâtre. La coquille est aussi large que longue, et en tire-bouchon. La différence majeure entre les deux vivipares est que la vivipare géorgienne a des rayures beiges à jaunes sur sa coquille.
Contrôle: La prévention est la clé. Si identifiée, elle être très facile à éliminer individuellement en la retirant simplement, mais la totalité d’une colonie est très difficile à éradiquer. Porteuse de parasites, il est plus sécuritaire de la jeter aux poubelles.
Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), 2025
Memphrémagog Conservation Inc (MCI), 2025
Gouvernement du Canada, 2025
La prévention, la détection précoce et les interventions rapides sont des mesures clés dans la lutte aux EEE.
Voici quelques conseils :
- Ne relâchez jamais d’animaux ou plantes dans la nature.
- Nettoyez votre embarcation et vos équipements après chaque utilisation.
- N’importez pas de plantes de l’étranger.
- Soyez prudents avec les échanges de vivaces.
- Végétalisez rapidement les sols à nu.
- Évitez le compost : les EEE doivent aller à la poubelle dans un sac fermé.
- Inspectez votre terrain (surtout près de l’eau, clôtures, fossés).
En cas de doute, contactez : environnement@municipalite.austin.qc.ca
Mais attention, mal éliminer les EEE peut causer plus de dommage qu’on le pense. En cas de doute, informez nous et attendez avant de procéder à l’élimination.
Pour plus de détails sur les EEE et pour apprendre à les reconnaître, consultez l’outil Sentinelle du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Une colonie sur votre terrain y est peut-être déjà répertoriée!